paysage sonore du bord de l'eau

Texte associé à une prise de son effectuée le dimanche 2 octobre 2005 à 9h plage de Mémar.
Temps gris légèrement pluvieux, vent faible 14°.
Les mouettes vont et viennent des piquets en bordure de roselière à la pelouse du parc Lamartine.De petites vaguelettes déferlent en douceur sur le sable du rivage,les gouttes de pluie rayonnent en aureoles multiples à la surface de l'eau tout en faisant crépiter le grand parapluie multicolore qui m'abrite, ainsi que les micros sur leur pied.Quelques cris de canards ponctuent le paysage,la rumeur lointaine d'un bateau trace un trait lancinant sur l'horizon et de temps à autre le vrombissement d'un train qui s'approche ,enfle puis se dissipe lentement au loin.
Les hirondelles chassent en troupe désordonnée, tandis que les étourneaux rassemblés en bande sauvage piaillent et sifflent perchés dans la ramure d'un grand arbre.Un pic lance ses forts cris d'appel en volant d'arbres en arbres.
Les lieux sont encore désertés par les promeneurs, c'est plus tard que certains viendront accompagnés de leur chien, ou pour courir sur les chemins. Un lapin broute l'herbe de la pelouse,le voilà qui rentre dans son terrier.Si la pluie et les nuages donnent un aspect plus sauvage au lac et à son écrin de montagnes il ne s'agit cependant nullement de tristesse, mais plutôt d'une ruse pour décourager les profanes. La roselière est toute désordonnée après une nuit pluvieuse et ventée les phragmytes ploient sous le poids de leurs feuillages mouillés,toujours vert,
leurs plumeaux rouges et bruns enchevêtrés s'inclinent jusqu'à la surface de l'eau. Le ciel encore libre des futurs charters à skieurs ,joui d'une quiétude automnale peuplée de nuages gris et enflés voyageant en douceur du nord au sud, tout en carressant les flancs du Grand Colombier et de la dent du Chat.